Les chiffres de la forêt dans le Monde, en Europe et en France

La forêt dans le monde

Globalement la forêt mondiale peut se décomposer en cinq grands types de peuplement forestiers :

Forêt Boréale : Immenses forêts, très uniforme; résineux majoritaires et quelques feuillus. Forêt tempérée : Forêts très marquées par l´activité humaine; feuillus majoritaires dans les plaines océaniques. Mélange feuillus-résineux en plaine continentale. Résineux prédominants en montagne.

Forêt sub-tempérée ou méditerranéenne : Mélange feuillus-résineux à feuilles persistantes. Très forte dégradation en Méditerrannée (maquis, garrigue,...).

Forêt tropicale sèche : Savanes tropicales plus ou moins boisées et forêts claires de feuillus.

Forêt tropicale humide : Forêts denses humides à feuillage persistant et végétation très exubérante; quelques rares espèces résineuses, surtout en montagne.

Les forêts boréales et tempérées d´une part, et tropicales d´autre part, se partagent pratiquement à part égale la surface boisée mondiale. Le rythme annuel de la déforestation en forêt tropicale est de 15,4 millions d´hectares (source FAO). Cette déforestation est largement du aux défrichements pour la mise en culture. La terre devenant stérile au bout de quelques années, de nouvelles surfaces sont constamment nécessaires.

La forêt en Europe

La forêt européenne regroupe trois grands écosystèmes forestiers. La forêt boréale occupe la plus grande partie des pays du Cap Nord (Suède, Norvège, Finlande). La forêt tempérée est majoritaire en Europe et s´étend de l´Irlande jusqu´à la Roumanie. La forêt méditerranéenne se cantonne au pourtour de la méditerrannée. Néanmoins, le lourd passif de l´activité humaine en fait un milieu souvent dégradé en des formes plus ouvertes avec des végétaux buissonnants ou arbustifs (garrigues, maquis). Le graphique suivant indique les surfaces boisées et les taux de boisement par pays de l´Europe des quinze (EUROFOR, 1994) :

Surfaces forestières et taux de boisement des pays de l´Europe des Quinze

En terme de production, la Suède, l´Allemagne, la Finlande et la France produise à eux-seuls près de 75% de la récolte en bois européen. L´Allemagne, où la sylviculture "intensive"" a vu le jour, est un des pays où la productivité forestière est la meilleure. Cela s´explique facilement par un très bon suivi des peuplements depuis plusieurs siècles. Ce sont l´Espagne et l´Italie qui ont les productivités les plus faibles. D´une part, la forêt méditerranéenne n´a pas le même rendement que la forêt tempérée. D´autre part, ces pays n´ont que plus récemment mis en oeuvre des sylvicultures productives. De la même manière, les pays du Cap Nord ont des rendements moyens à cause du climat froid, bien qu´ayant des sylvicultures performantes. La France se range dans la moyenne européenne.

La forêt en France

L´évolution de la surface forestière française est fortement lié pour sa plus grande partie à la pression démographique que subissait l´espace rural. Les premiers grands défrichements datent de la période gallo-romaine. Les guerres et les épidémies ont limité le phénomène durant le bas moyen-âge, mais le reprise démographique a conduit à une augmentation des besoins en surfaces arables et en matériaux amenant une deuxième période de grands défrichements. Du XVIe au XVIIIe siècle, la forêt est surexploitée pour fournir les matériaux nécessaires à l´activité humaine. Une grande partie de la futaie disparait au profit du taillis, raréfiant encore le bois d´oeuvre. L´ordonnance de Colbert visait à limiter cette surexploitation et à préparer la forêt sur le long terme (notamment pour le marine). Néanmoins la révolution française, en privatisant une grande partie de la forêt, a encore aggravé sa dégradation. A l´entrée du XIXe siècle, la forêt française est fragile, peu productive en qualité avec une prédominance de feuillus en taillis et taillis sous futaie. L´entrée en vigueur du code forestier en 1827 est le prélude au renouveau de la forêt. Ce document introduit les trois types de forêts que nous connaissons aujourd´hui :

Les forêts domaniales, anciennement forêts royales.

Les forêts communales qui sont sous tutelle de l´administration.

Les forêts privées, qui sont seulement soumises à autorisation pour le défrichement

Parallèlement l´exode rural et la substitution du charbon au bois comme source d´énergie diminue la pression sur le forêt. La demande de bois d´oeuvre augmente, obligeant ainsi les forestiers à se tourner vers des sylvicultures de qualité. Ce phénomène s´accentue tout au long du XIXe et début XXe siècle. La forêt doit maintenant répondre à une demande industrielle pour le papier et le bois d´oeuvre.

Après la deuxième guerre mondiale, le Fonds Forestier National est créé pour favoriser le reboisement et permettre à la filière bois de répondre aux besoins de l´aval. Près de 3 millions d´hectares ont ainsi été reboisé dans la deuxième moitié du XXe siècle. De nos jours, la forêt remplit également une fonction de loisirs (la fréquentation des espaces forestiers a été multiplié par 2 en 15 ans).

Parallèlement, la notion de durabilité et la reconquête du milieu rural en tant qu´espace de loisirs par les urbains, confère à la forêt une forte valeur patrimoniale. A l´instar de l´agriculture, la forêt n´échappe pas à une évolution de ses rôles vers la multifonctionnalité.